Rosinatibus

Si nous avons fait le chemin depuis Paris, c’est néanmoins pour entendre Anna Bonitatibus en pupille. […] C’est celle qui respire son Rossini avec le plus de virtuosité et sur une tessiture toujours aussi large. On aimerait se rouler dans ses graves puissants et larges, on déguste ses trilles, on exulte dans ces aigus certes parfois trop aérés. Les variations de la cavatine sont magistrales, les contrastes de la leçon de chant d’un naturel confondant, elle emporte vers ses sommets des partenaires qui donnent alors le meilleur d’eux-mêmes (« Dunque io son »), sans parler de l’actrice qui réussit à rendre poignants les trois mots de tristesse qui précèdent l’orage. Une Rosine royale et humble à la fois.

— Guillaume Saintagne, Forumopera 5.02.2020