Entre chants en langue italienne et française, c’est Anna Bonitatibus qui donne voix aux péchés de Rossini. Cette mezzo-soprano italienne, qui peut s’enorgueillir d’un répertoire très diversifié, s’est forgé une renommée de voix mozartienne au fil des années. Cette anti-diva proclamée se consacre au dur labeur des répertoires oubliés et donne aux compositions un naturel précis et un aspect narratif hors du commun.
Sa voix est puissante, en diapason avec le clavier, déployée, intime, incroyablement volatile. Quel bonheur que de sentir en sa voix les oiseaux chanter pour son interprétation de « La passeggiata ». Quelle finesse et surtout quelle liberté !
Ovationnée pour sa souplesse de chant, d’un très beau naturel, entre chanté et parlé, la voix vibre sur scène et permet au spectateur de se projeter au sein des beaux salons et de sentir une rare intimité avec une artiste, comme avec un compositeur et avec une époque.
Soline Heurtebise
Olyrix, 24.10.2017
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